L'ENFANT QUI MESURAIT LE MONDE

Lecture en Français
Auteur : Metin Arditi
Edition : Bernard Grasset
Genre : Contemporain Grèce
Prix : 19,00€
Pages : 293

Difficulté : 2,5/5

 COUP DE CŒUR
Synopsis :
   A Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l'un près de l'autre, chacun perdu au fond de sa solitude.
   Le petit Yannis, mur dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l'ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l'étude qu'elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du nombre d'Or, raconte à Yannis les grands mythes de l'Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits...
   Un projet d'hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui rénirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
   Alors que l'île s'interroge, d'autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l'amitié bouleversante qui s'installe entre l'enfant autiste et l'homme vieillissant.




Avis Personnel :

J'attendais énormément de ce roman, et surtout du sentimentale. Comme le résumé nous le montre, on ne peux que s'attendre à une description détaillée de la relation entre Eliot, Yannis et Maraki. Hors il n'y pas que.

Afficher l'image d'origineBeaucoup de thèmes y sont abordés tel que l'architecture, la philosophie, la politique (mais pas trop non plus), la tradition, et la mythologie. Chaque personnages est un médiateur pour l'un de ces derniers, ce qui permet de nous faire ressentir de l'amour, de la pitié, de la haine, de la jalousie, ou encore la moquerie. Ce roman est donc sentimentale mais avec une plus large palette de nuance de mon idée de départ. J'ai donc eu une heureuse surprise durant ma lecture.

L'attachement que porte l'auteur à Yannis se transmet chez le lecteur. Et ce qui m'a le plus surpris c'est que contrairement au résumé, on ne prononce pas une seule fois l'autisme par son nom. On le qualifie plutôt comme un enfant timide, réservé, au regard vague, qui n'aime pas le contact avec les personnes (même pas sa maman), et qui adore compter. En aucun cas on le qualifie comme étant un enfant atteint de troubles. Je pense que l'on pourrait même enlever "Autiste" de la quatrième de couverture car ce mot est totalement inutile. Ici on présente un enfant avec un comportement à part certes, mais qui est avant tout un enfant et qui sait faire preuve d'amour à sa manière.
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N'ayez pas peur des nombreux calculs présent dans cette fiction. Je n'ai pas fait maths sup, et il n'empêche que j'ai tout très bien compris au Nombre d'Or et à la suite de Fibonacci que je n'ai jamais étudié de ma vie. Il faut dire que nous voyons ses nombres sous le regard d'un enfant, donc d'un regard très imagé.

La construction de l'hotel n'est qu'un petit coup de pouce donné à nos trois personnages principaux pour évolouer avec ceux qui les entours, mais également ceux qui ne sont plus. 


Ce roman est très humain dans tous les aspect. Abordable pour tous, on ne peux que ressentir de la sympathie envers cette ville qui a connu beaucoup et qui mérite encore plus. Et pour finir le tout, Metin Arditi vous fait voyager sur une île grecque qui vous fera rêver jusqu'au bout de la nuit !


Note : 5/5
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EXTRAIT

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"   Des coquelicot comme je n'en ai jamais vu ! Immense ! et rouges, papa, rouges ! D'un rouge si chaud ! Il y en a des milliers, peut-être même des dizaines de milliers ! Je regarde le théâtre qui m'entoure et j'ai le sentiment de me trouver au cœur d'un immense brasier.

"   C'était les mots de Dickie, quelque jours après son arrivée sur l'île, douze an plus tôt.

"   Il coupa une brassée de coquelicots et les noua en bouquet, avant de poursuivre son ascension en direction du cimetière. Arrivé devant la tombe de Dickie, il remplaça  les fleurs de la veille par le nouveau bouquet, s'assit en tailleur à côté de la pierre et se mit à la caresser des même petits mouvements qu'il avait eus un peu plus tôt, lorsqu'il était assis sur le dixième gradin.

"   - Je t'aime, dit-il soudain à voix haute. Je t'aime infiniment."

L'enfant qui mesurait le monde - Metin Arditi, p.18

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